Le projet RDF est lié au déménagement des Facultés SSP et GSE de l’Anthropole vers le nouveau bâtiment de Géopolis, il consiste à redéployer les autres Facultés du Quartier Dorigny (Lettre, FSTR, Droit et HEC) dans les bâtiments Anthropole et Internef. Krüger & Kazan a été adjugé dans le cadre d’un appel d’offres en marché public à partir d’un avant-projet pour établir les plans d’exécution et les soumissions, pour assurer les appels d’offres en marché public, pour la direction des travaux et pour la gestion des déménagements.
Anne-Catherine Lyon, conseillère d’Etat | Cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture — Du haut de leurs 40 et 30 ans respectifs (déjà !), l’Internef et l’Anthropole nous content l’histoire d’une époque et d’une vision qui ont mené le Canton à envisager un campus universitaire hors les murs. Ces deux bâtiments emblématiques ont été les témoins de la vitalité démographique de notre canton et de l’essor irrésistible de la place académique vaudoise notamment sous l’impulsion des sciences humaines et sociales.
Quelques décennies plus tard, le Canton s’est montré à la hauteur de cet héritage et d’une institution dynamique qui doit pouvoir continuer à dispenser une formation d’excellence et produire une recherche de niveau international. Il a soutenu avec force l’Université de Lausanne dans le lancement d’un programme ambitieux de développement des infrastructures.
La première étape de ce programme, la construction de Géopolis suivie de la rénovation de l’Anthropole et de l’Internef, a représenté une véritable bouffée d’air frais pour les cinq facultés qui ont pu se redéployer et ainsi assurer la qualité de leurs missions. J’aimerais souligner le succès de ces développements, qui tient pour beaucoup à l’implication et à la collaboration de nombreux acteurs, que ce soient les responsables politiques, la Direction, les Facultés, les divers services techniques de même que les futurs usagers.
Cette première réussite renforce l’ancrage capital des sciences humaines et sociales dans notre société. Et son élan se propagera aux prochains projets décisifs qui sont en cours pour écrire une nouvelle page de l’histoire de l’Université de Lausanne.
Nouria Hernandez, Rectrice de l’UNIL et Benoît Frund, Vice-Recteur de l’UNIL 30 ans après sa mise en service, l’Anthropole s’est transformé afin d’offrir à ses utilisateurs d’excellentes conditions de travail. Une nouvelle garderie – ouverte aux collaborateurs des deux hautes écoles UNIL et EPFL – y a été également aménagée et de nouvelles installations techniques permettent d’offrir la sécurité répondant aux exigences actuelles.
L’Internef, mis en service encore 10 ans plus tôt, se voit doté d’une meilleure visibilité des Décanats des deux Facultés qu’il abrite et d’améliorations indispensables à son bon fonctionnement, en attendant une mue plus profonde.
Ainsi, huit années après l’octroi du financement par les autorités vaudoises, le redéploiement des facultés (FTSR, Droit, Lettres et HEC) dans l’Anthropole et l’Internef s’achève, alors que depuis quatre ans, une partie de leurs anciens utilisateurs (facultés SSP et GSE) s’épanouit dans le bâtiment Géopolis.
Le campus de l’Université de Lausanne poursuit et poursuivra encore son développement, intrinsèquement lié à celui de l’agglomération lausannoise et de l’Arc Lémanique.
Les enjeux sont de taille pour l’UNIL, puisqu’il s’agit de continuer à offrir d’excellentes conditions d’études et de travail à la communauté universitaire qui ne cesse de croître, en adaptant les infrastructures existantes et en en créant de nouvelles. Cette urbanisation progressive devra se faire tout en préservant les ressources naturelles et l’exceptionnelle beauté du site de Dorigny.
Alain Boillat, Doyen de la Faculté des Lettres — Le redéploiement des Lettres qui s’est effectué dans l’Anthropole de mars 2013 à avril 2014 puis s’est prolongé à travers divers aménagements techniques soulève des enjeux qui dépassent largement la seule question des mètres carrés disponibles : il a permis la concrétisation matérielle et spatiale du renforcement de certaines missions qui incombent à la Faculté. Ainsi en va-t-il de l’augmentation conséquente d’espaces réservés à l’archivage et à des bibliothèques spécifiques, mais aussi et surtout d’un accroissement de plus de 50% du nombre de bureaux qui favorise considérablement l’accueil de chercheuses et de chercheurs engagé-e-s sur des projets financés par des fonds externes.
Un exemple tout récent : lorsqu’un projet d’édition critique de l’oeuvre du poète Gustave Roud, conduit dans le cadre du Centre de recherche sur les lettres romandes, obtient un financement conséquent de la part du Fonds national suisse de la recherche scientifique, la Faculté est en mesure de mettre à la disposition du groupe de recherche non seulement un bureau équipé comportant plusieurs places de travail, mais également un local adjacent destiné à un scanner professionnel spécialement acquis pour ce projet. Dans l’Anthropole, pourtant perçu comme un vaste dédale, sont venus se nicher des espaces de convivialité, d’échanges et de travail collaboratif indispensables aux croisements interdisciplinaires. Quant à l’intégration de la garderie de la Croq’cinelle, elle participe d’une démarche de conciliation de la vie professionnelle et familiale nourrie par une réflexion plus large sur l’évolution des relations de genre telle qu’elle est précisément abordée dans plusieurs disciplines de sciences humaines.
Kimio Fukami, architecte et chef de projet UNIL | Unibat — Avec cette plaquette s’achève près de dix années de labeur. Les premières études en 2008 – auxquelles contribua Guido Cocchi – prévoyaient un peu plus de 6’200 m2 de locaux transformés uniquement dans l’Anthropole suite au départ de deux facultés dans un nouveau bâtiment des Sciences Humaines (devenu Géopolis). Au final, ce sont plus de 13’000 m2 de surfaces qui ont été touchées par les travaux de « redéploiement des facultés dans l’Anthropole et l’Internef », à des degrés d’interventions variables.
De la transformation intérieure totale de plus de 400 m2 de surfaces pour la création d’une nouvelle garderie dans l’Anthropole – en lieu et place du Zelig (espace culturel géré par une association d’étudiants) et d’un institut de la Faculté des Sciences Sociales et Politiques – à des bureaux juste agrandis, voire uniquement repeints, une quantité de chantiers divers se sont succédés dans deux des plus grands bâtiments du site de Dorigny, maintenus en exploitation tout au long des travaux.
De plus, et afin de répondre aux exigences actuelles en matière de protection incendie, l’Anthropole a été doté d’un désenfumage mécanique et les voies de fuite des deux bâtiments ont été mises à niveau. Grâce à un travail acharné de tous les acteurs du projet, la satisfaction est au rendez-vous.
Même si certains travaux – pas ou peu visibles – peuvent sembler avoir un aspect réducteur au premier abord, ils sont néanmoins indispensables pour pérenniser les infrastructures actuelles : car investir pour adapter et maintenir à niveau les équipements existants est fondamental pour économiser nos ressources et celles des générations futures.
Jean-Luc Thibaud, architecte mandaté pour la création d’une garderie dans l’Anthropole — Ce projet de garderie est une intervention directe dans une des parties du bâtiment Anthropole de l’UNIL (anc. BFSH1). L’espace devient, en 2013, une garderie accueillant trois catégories d’enfants de 0 à 5 ans (bébés, trotteurs et moyens) pour une unité rassemblant au total 44 enfants.
Le plan s’organise sur les deux niveaux donnés, accessibles depuis un palier intermédiaire. La lumière naturelle ne provenant que d’une seule façade, les espaces s’organisent linéairement. Le rez inférieur est occupé par l’administration et l’unité des moyens. A l’étage, les bébés et trotteurs. L’entrée principale est signifiée à l’extérieur par un couvert de forme organique tendu entre un local de rangement et le sas d’entrée.
Katharina Krüger, Susan Kazan et Ziad Kazan, architectes mandatés pour le redéploiement des facultés dans l’Anthropole et l’Internef — Outre, la mise aux normes de sécurité (préventions incendie) et une série d’interventions en façades et en toitures, la réorganisation des facultés telle que projetée dans les bâtiments de l’Anthropole et de l’Internef a nécessité entre autres un travail étroit avec les utilisateurs. C’est ce qui, par ailleurs, a fait le succès de ce projet. Pour le faire, il a fallu organiser des groupes de travail et mettre en place des séances soutenues par faculté au fur et à mesure de l’avancement du projet, puis assurer derrière une parfaite communication avec l’ensemble des acteurs.
C’est sur la base de ce travail que la planification et la réalisation des aménagements ont été exécutées pour correspondre parfaitement aux besoins des dites facultés et c’est aussi ce qui a permis la gestion rationnelle et efficace des 800 déménagements. Cette approche nous a plongés au sein de l’organisation de l’UNIL et nous a permis de très bien la saisir et d’en faire partie durant les quatre années correspondant à la durée du projet.